Lia avait tellement insité sur le TOI que la jeune fille crut un instant, le fait qu’elle ne veuille pas la voir. Lina n’était pas du genre à chercher des ennuis, nan au contraire, elle était surtout du genre à les éviter au maximum, et malheureusement souvent ils venaient tout simplement à elle, comme une erreur de la vie. Sauf que la vie ça faisait quatre vingt deux ans qu’elle en subissait les conséquences et qu’elle commençait à comprendre ce que voulait dire jeunesse éternelle. L’eau de jouvence ? Non elle n’était pas tombée dedans quand elle était petite. Et son cœur battait dans sa poitrine, sa peau ne se ridait point, et les mains restaient intactes sans pli. L’art d’être parfaite avec du sang qui coulait dans ses veines, la chaleur qui s’échappait d’elle, certainement au contraire de son père. Elle avait hérité des deux côtés comment se plaindre ? On ne sait plus vraiment à la fin en fait. Elle n’avait pas envie de se plaindre de son état, et pourtant, cela semblait dérangé certaines personnes qu’elle soit ainsi une hybride disait-on. Créature entre deux, ou bien encore mi-humaine mi-vampire. L’apparence d’une jeune de dix-huit ans, buvant du sang animal et vivant comme une humaine, mangeant et dormant comme eux. Le désavantage surement de sa vie si parfaite pouvait-elle sembler, des personnes auraient tué pour devenir immortel, elle avait tué sa mère pour naitre, chacun sa façon de faire, Lina, elle n’avait pas choisi de faire souffrir sa génitrice.

« Lia ! Je ne partirai pas… »

Elle ne put pas finir sa phrase quand une autre personne arriva, elle l’avait senti alors qu’il était à quelques secondes d’elles. Le teint pâle, les yeux rouges avide de sang surement. Du genre, très peu convivial apparemment aussi. Bref, rien de forcément sympathique, Lia se plaça juste devant elle, comme pour la protéger, toujours sous sa cape de gardienne prêtée par sa grande sœur. Pour ainsi dire ça ne semblait pas la cacher très longtemps. Sa respiration était tout simplement audible pour n’importe quel vampire, même le plus sourd d’entre eux, et certainement, la plus petite respiration qu’elle pouvait faire. Disparaitre aussi facilement n’était pas non plus chose aisée.

Ses dernières phrases la firent tressaillir tout comme sa sœur, tremblant non pas de peur, mais de surprise. Quelqu’un d’aussi avide de nouveauté, et de ce qu’elle était. Et pourtant elle était persuadée que si elle se retrouvait seule face à Demetri ou n’importe lequel des Volturi, sa vie ne tiendrait qu’à un fil ou bien sa ressemblance à Lia. Et pourtant, elle était également persuadée que sa ressemblance ne se jouait pas que sur ça. Leur odeur était différente, et leur vision des choses, leurs pensées et tant d’autres choses qu’il suffisait détecter pour pouvoir les différencier. Fallait-il les connaitre. Néanmoins, un vampire n’était pas n’importe quel être non plus. Bien que Demetri disparaisse entre les deux, elle comprit rapidement que sa vie ne tiendrait qu’à la protection et certainement l’influence que Lia avait sur Alec. Elle n’avait pas ouvert la bouche au cours de ces quelques minutes d’altercation, soutenant le regard rouge avide, de Demetri.

« Certes… Mais je ne partirai pour la simple et bonne raison que tu es là, et que je ne veux pas à nouveau te perdre. N’importe où j’irais s’ils veulent réellement me retrouver pour me tuer, je ne pense pas que ce soit très difficile pour eux. Tu pourrais penser ma décision pour le moins suicidaire, mais je préfère rester ici avec toi, histoire de quelques temps, plutôt que de repartir et te reperdre. »

Elle tremblait, certes, comment ne pas trembler devant ces visages macabres et ses yeux qui faisaient contraste avec la peau pâle. Lina n’était pas non plus du genre à avoir peur de tout bien au contraire loin de là. Quand elle était petite elle était la première à en faire voir de toutes les couleurs à sa famille adoptive ! A mordre gentiment les autres en signe d’affection quand elle était encore un bébé, et plus tard à se mesurer aux vilains garçons du lycée ou collège. Enfin ce n’était pas vraiment la même époque, et on pouvait au moins lui féliciter quelque chose, elle avait vécu quatre vingt deux ans sans trop se faire remarquer. C’était presque, spectaculaire, et il suffisait qu’elle débarque à Volterra pour que d’un coup les ennuis commencent ! Comme si elle était habituée à être différente aux yeux des autres. Pas au sens physique, elle était un peu comme tout le monde, un peu plus parfaite que certaines autres personnes, moins que les vampires. Mais ses capacités physiques ainsi que pleins d’autres choses étaient semblables à celle des vampires. Notamment la vitesse, bon dans les années où elle était allée au lycée, on ne pouvait pas vraiment dire non plus que le sport était de rigueur pour les filles. Malheureusement il valait mieux apprendre à coudre qu’à courir. Bizarrement, elle aurait préféré courir que coudre mais chacun sa vision des choses. L’évolution des pensées est quelque chose d’assez remarquable en l’espace de quatre vingt ans. Les gens évoluent et d’une génération à l’autre tout peut changer ! Mais nous nous éloignons du sujet principal, en soit, Lina bien évidemment.

D’ailleurs, Lia lui fit bien comprendre qu’elle voulait qu’elle reste qu’AVEC elle ! Et elle avait bien précisé le avec pour que personne ne puisse atteindre à la vie de Lina. Bien qu’elle n’ait que trois minutes de plus, Lia était protectrice avec sa petite sœur, comme Lina était possessive avec sa grande sœur, loin l’envie de la perdre une nouvelle fois. L’art de faire peur l’autre devant elle d’ailleurs, en précisant que Lia était en sursis. Ça jetait encore plus un coup de froid dans le dos, comme une main de vampire dans son dos. Et c’était assez bien marqué, elle était restée là, soutenant toujours le regard, peur de rien bien sur en apparence, intérieurement c’était une autre histoire. Non, elle n’était pas terrifiée, pétrifiée serait un terme un peu plus exact. Disons, terrifiée à l’idée de perdre sa sœur, comme Lia avait peur de perdre le dénommé Alec, terrifiée à l’idée que son escapade en Italie pouvait lui compter sa vie à tout instant si elle se retrouvait seule. Loin d’être désobéissante, la réflexion qu’elle atteint dans sa matière grise, se décidait particulièrement à rester auprès de mademoiselle Adélia pour éviter de perdre le plus tôt possible son cœur qui battait encore dans sa poitrine. Même s’il avait raté quelques battements au cours de ces dernières minutes. Le teint pâle, le visage du vampire s’éclipsa avec ses paroles, aussi rapidement qu’il était arrivé en sentant la chaire fraiche qui devait être une touriste ou bien une inconnue qui ne savait pas où elle mettait les pieds. Inconsciente, un peu comme Lina. Elle n’aurait certainement pas de chance de survie celle-ci…

Elle suivait les pas de sa sœur, tirée par sa main, se laissant guider dans les rues de Volterra.

« Oui, d’accord, je ne suis plus une enfant non plus, Lia. Nous allons voir cet Alec n’est ce pas ? Comme Démétri te l’a recommandé ? Pourquoi dit-il que tu es en sursis ? As-tu fait quelque chose de mal en arrivant ici ? »

Se taire n’aurait pas été une si mauvaise idée, et pourtant ce n’était pas vraiment dans les habitudes de la demoiselle qui se destinait à ne parler qu’à sa sœur ainée.

Adélina avait tendance à vouloir parfois trop en faire pour ceux qu’elle aimait. Et là, elle se disait qu’au final, c’était sa sœur, sa grande sœur à quelques minutes près, qui faisait tout pour la protéger. Pour la mener à bien dans cette nouvelle partie de sa vie. Parce que, peu importe les sacrifices qu’elle devrait faire, peu importe ce qu’elle allait devoir abandonner derrière. Il restait qu’elle voulait être avec sa sœur jumelle. Après tout ce temps qu’elle avait mis pour la retrouver, ce n’était pas aujourd’hui que ça allait changer loin de là même ! Elle ne regrettait même pas d’avoir fait tout ce chemin, bien que d’avoir au début l’espoir de retrouver un père ici, Adélina avait retrouvé sa sœur. Heureux hasard ? Hasardeux, et doucement heureux. Heureuse d’avoir au moins retrouvé celle qui était sa moitié, la deuxième partie d’elle-même. La moitié de son existence, après tout, elle partageait toutes les deux le même sang, le même liquide coulait dans leurs veines. Et le cœur qui battait, finalement, il n’y avait que le caractère qui différenciât les deux demoiselles. La calme et la plus énergique dirons nous, uniquement ça, au niveau physique, elles étaient tout simplement à beaucoup de points près, identiques. Voire totalement ? Qui pouvait les différenciait à celui qui ne les connaissait pas. Très difficile.

Adélina écoutait calmement sa sœur qui avait entière raison sur beaucoup de points. Tout d’abord que c’était dangereux, sur le simple fait de ce qu’elle était, c’était sur que pour ça elle avait compris. Et Adalia parlait d’Alec, oh oui, si elle n’était pas amoureuse, Adélina pouvait se jeter dans un feu c’était sur et certain. Comment elle en parlait et tout, peut être était-ce le bon pour elle après tout ?! Enfin un Volturis… Mais peu importe, si c’était lui qu’elle voulait qu’Alec l’aimait, alors elle ne pouvait réellement qu’espérait le bonheur de sa grande sœur. C’était tout ce qu’elle souhaitait pour elle, et si en plus elle lui promettait protection de sa part que demander de plus sincèrement ? Tout pouvait être sauvé d’un coup. Tout pouvait avoir un avenir un tout petit peu plus rose que celui qu’on lui avait prédit en arrivant à Volterra peut être ? Oh elle en avait confiance, pour une fois, elle faisait confiance non seulement à ses propres intentions mais aussi celle de sa sœur, et de ce fameux Alec ?

Adélina • « Je ne sais pas ce qu’a fait cet Alec pour toucher ton cœur, mais néanmoins je suis heureuse pour toi. Emmenes le voir, et nous verrons qu’est ce qu’il en advint n’est ce pas ? »

Dit Adélina pour finir avec un sourire, en rattrapant sa main et suivant Adalia jusque le palais royal ?